Y a-t-il un risque à concevoir une grossesse après un traitement anticancéreux ?
Grâce à l’amélioration des taux de survie et des progrès pour diminuer les effets stérilisants des traitements anticancéreux, les enfants et les adultes atteints de cancer sont de plus en plus nombreux à envisager une grossesse après leur traitement, et à l’obtenir.
Cependant, tous les antimitotiques, ainsi que les radiations ionisantes, sont mutagènes chez l’animal et le plus souvent dans l’espèce humaine. Ils sont susceptibles, par ce biais, d’endommager le matériel génétique des cellules germinales au niveau génique et/ou chromosomique. Les conséquences cliniques d’une conception à partir d’une telle cellule sont difficiles à appréhender.
ETAT DES CONNAISSANCES (cliquez ici)
EN PRATIQUE
- Possibilité de grossesse
- Au vu de la littérature, une grossesse peut être envisagée chez des patients qui ont été traités pour un cancer.
- Quel délai conseiller entre le traitement et la conception ?
- Aucune donnée fiable ne permet à l’heure actuelle de répondre précisément à cette question.
- Chez l’homme, on préférera éliminer les spermatides et les spermatozoïdes directement exposés, donc attendre au moins un cycle de spermatogenèse complet (donc au moins trois mois) avant une fécondation.
- Chez la femme, la sensibilité chromosomique maximale de l’ovocyte s’observe certainement lors de la reprise de la méiose et mieux vaut attendre le cycle menstruel suivant pour que le follicule dominant n’ait pas été exposé. Si l’on veut, par prudence, éliminer les follicules exposés en phase de croissance, il faudra alors attendre au moins trois mois. Bien entendu, chez la femme, l’évolution de la maladie est un des facteurs les plus importants à prendre en compte avant d’envisager une grossesse.
- Quelle surveillance proposer pour ces grossesses ?
- Certainement une échographie morphologique non spécifique de bonne qualité.
- Les femmes qui ont reçu une radiothérapie abdominale se verront proposer une surveillance obstétricale adaptée (cf. Etat des connaissances).
- Aucun élément ne légitime à ce jour la réalisation systématique d’une amniocentèse. Celle-ci sera discutée au cas par cas, en fonction du contexte, des antécédents, de la nature plus ou moins mutagène des traitements reçus, voire du délai entre le traitement et la conception.