BACTRIM®
Le cotrimoxazole est une association de sulfaméthoxazole et de triméthoprime.
Il est utilisé par voie orale et injectable.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Aspect malformatif
- Les données publiées chez les femmes enceintes exposées au cotrimoxazole au 1er trimestre de la grossesse sont très nombreuses.
- Un doublement de la fréquence globale des malformations par rapport à la population générale a été évoqué.
- Les malformations retrouvées sont principalement des anomalies de fermeture du tube neural et dans une moindre mesure des cardiopathies congénitales.
- Ces données doivent être confirmées.
- Le mécanisme en cause pourrait être l’action anti-folates du triméthoprime.
- Aspect néonatal
- Aucun ictère néonatal n’a été rapporté chez les nouveau-nés de mères exposées au sulfaméthoxazole en fin de grossesse.
EN PRATIQUE
- En prévision d’une grossesse / en préconceptionnel
- On préférera si possible ne pas utiliser le cotrimoxazole durant les 10 premières semaines d’aménorrhée en raison d’une suspicion d’augmentation de certaines malformations avec ce traitement (cf. Etat des connaissances).
- En cas de traitement chronique par cotrimoxazole, envisager une alternative thérapeutique dans la perspective d’une grossesse et pendant les 10 premières semaines d’aménorrhée ; si nécessaire, contactez le CRAT.
- En l’absence d’alternative :
- Informer la patiente des effets évoqués.
- Prescrire une supplémentation en acide folique au moins un mois avant et pendant les deux premiers mois de la grossesse est en théorie logique (cf. Etat des connaissances). L’efficacité de cette mesure n’est pas démontrée dans ce contexte, mais par analogie avec d’autres situations on peut proposer 5 mg/j.
- Traiter une femme enceinte
- Avant 10 semaines d’aménorrhée :
- On préférera un autre antibiotique en raison d’une suspicion d’augmentation de certaines malformations avec le cotrimoxazole (cf. Etat des connaissances).
- En l’absence d’alternative, son utilisation est envisageable en lui associant une supplémentation en acide folique. L’efficacité de cette mesure n’est pas démontrée, mais par analogie avec d’autres situations on peut proposer 5 mg/j pendant la durée du traitement par cotrimoxazole.
- Informer la patiente des effets évoqués et prévoir une surveillance échographique ciblée (cf. Etat des connaissances).
- Au-delà de 10 semaines d’aménorrhée : l’utilisation du cotrimoxazole est possible.
- Découverte d’une grossesse pendant le traitement
- En cas d’exposition avant 10 semaines d’aménorrhée :
- Informer la patiente des effets évoqués et envisager une surveillance échographique ciblée (cf. Etat des connaissances).
- Prescrire une supplémentation en acide folique est en théorie logique (cf. Etat des connaissances). L’efficacité de cette mesure n’est pas démontrée, mais par analogie avec d’autres situations on peut proposer 5 mg/j.
- En cas de prise du cotrimoxazole après 10 semaines d’aménorrhée :
- Rassurer la patiente quant au risque malformatif du cotrimoxazole.
- En cas de besoin, le cotrimoxazole pourra être poursuivi pendant la durée prévue.
- Allaitement
- La quantité de cotrimoxazole ingérée via le lait est faible : l’enfant reçoit environ 2% de la dose maternelle de sulfaméthoxazole et environ 6% de la dose maternelle de triméthoprime (en mg/kg).
- Aucun évènement particulier n’a été signalé à ce jour chez des enfants allaités de mères traitées par cotrimoxazole.
- Au vu de ces éléments, l’utilisation du cotrimoxazole est possible chez la femme qui allaite sauf si l’enfant est susceptible d’être déficitaire en G6PD.
Si une de vos patientes est exposée au cotrimoxazole au 1er trimestre de la grossesse, nous vous invitons à prendre contact avec le CRAT afin d’enrichir les connaissances sur ce médicament chez la femme enceinte.