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Corticoïdes - Grossesse et allaitement


Mise à jour : 23 février 2023



Pour en savoir plus :

Les corticoïdes (glucocorticostéroïdes) sont utilisés par voie générale ou locale.

Certains corticoïdes ont une indication spécifique en obstétrique (prévention anténatale de la maladie des membranes hyalines (bétaméthasone (Célestène®), dexaméthasone (Dectancyl®)).

En règle générale, les effets indésirables systémiques des corticoïdes par voie locale sont rares à posologie usuelle, en raison de leurs concentrations plasmatiques faibles.


EN PRATIQUE

Les corticoïdes peuvent être utilisés chez la femme enceinte et allaitante, quelles que soient leurs voies d’administration, leurs posologies, la durée du traitement et le terme de la grossesse.

En prévision d’une grossesse / En préconceptionnel

  • Une consultation préconceptionnelle est souhaitable en cas de pathologie maternelle chronique, afin de s’assurer du bon équilibre thérapeutique de la maladie concernée avant la grossesse.
  • D’une manière générale, il n’est pas justifié d’arrêter ou de modifier un traitement par corticoïdes : voir ci-dessous "Traiter une femme enceinte" pour chaque voie d’administration.

Découverte d’une grossesse pendant le traitement

  • Rassurer la patiente quant au risque malformatif des corticoïdes.
  • Si un traitement doit être maintenu, voir "Traiter une femme enceinte".

Traiter une femme enceinte

  • Par voie orale ou intraveineuse :
    • On préférera si possible la prednisolone (Solupred®), la prednisone (Cortancyl®) ou la méthylprednisolone (Solumédrol®) (puissance d’action modérée, métabolisme placentaire).
    • En cas de traitement par corticoïdes par voie orale ou intraveineuse poursuivi jusqu’à l’accouchement, en informer de principe l’équipe prenant en charge le nouveau-né (cf. Etat des connaissances).
  • Par voie intramusculaire, en dehors des indications obstétricales :
    • Dans ce contexte (rhinite allergique saisonnière), on préférera un corticoïde par voie nasale ou orale.
  • Par voie locale :
    • les corticoïdes par voie locale peuvent être utilisés, quelles que soient la molécule et sa voie d’administration (inhalée, cutanée, articulaire, ophtalmique, nasale, auriculaire, rectale et intra-articulaire).

Allaitement

  • Par voie orale ou intraveineuse :
    • On préférera la prednisone (Cortancyl®), la prednisolone (Solupred®) ou la méthylprednisolone (Solumédrol®).
      • A des doses ≤ 60 mg / j : l’allaitement est possible.
      • A des doses > 60 mg / j pendant une durée courte (<1 semaine) : l’allaitement est possible.
      • A des doses > 60 mg / j pendant une durée supérieure à une semaine ou après une injection IV de méthylprednisolone : l’allaitement est possible et il est préférable d’attendre si possible environ 4 heures entre la prise du traitement et la tétée.
  • Par voie intramusculaire :
    • Dans ce contexte (rhinite allergique saisonnière), on préférera un corticoïde par voie nasale ou orale.
  • Par voie locale (inhalée, cutanée, articulaire, ophtalmique, nasale, auriculaire, rectale et intra-articulaire) :
    • L’utilisation des corticoïdes par voie locale (quelle que soit la molécule) est possible en raison d’un passage systémique faible.
      • Par voie cutanée :
        On évitera le contact prolongé de l’enfant avec la zone de peau traitée chez la mère.
        En cas d’utilisation sur les seins, on nettoiera la peau avant chaque tétée.

ETAT DES CONNAISSANCES

  • Aspect malformatif
    • Les données publiées chez les femmes enceintes traitées par corticoïdes au 1er trimestre de la grossesse, quelles que soient la molécule et la voie d’administration, sont rassurantes (les données sont nombreuses et le recul est important). On peut considérer à ce jour que la survenue de fentes faciales évoquée avec les corticoïdes par voie générale n’est pas retenue.
  • Aspect fœtal et néonatal
    • Des retards de croissance intra utérins et des petits poids de naissance ont été signalés chez des enfants de mère traitée au long cours par des corticoïdes, en particulier par voie générale dans le cadre de pathologies chroniques (lupus, asthme, greffe d’organe ...). Le rôle propre de ces pathologies ne peut être exclu.
    • Un impact sur la surrénale fœtale et néonatale est en théorie possible avec tous les corticoïdes administrés à la mère par voie générale en fin de grossesse.
      Cependant, le retentissement sur la surrénale néonatale est peu probable avec un traitement d’entretien par corticoïdes en cours de grossesse.

Pour plus de précisions consulter les fiches individuelles des corticoïdes (voies générale et locale) (ordre alphabétique) :



Seuls quelques noms de spécialités sont mentionnés dans ce site. Cette liste est indicative et n’est pas exhaustive.


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Réservé au corps médical.
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