Les produits de contraste iodés hydrosolubles sont essentiellement utilisés par voie intraveineuse lors d’examens radiologiques de type scanner.
Chez l’adulte dont la fonction rénale est normale, leur demi-vie d’élimination plasmatique est courte (de l’ordre de 2 heures).
Certains d’entre eux sont également utilisés par voie locale (intra-articulaire, intrathécale, intra-utérine, intravésicale ...) ou digestive.
L’administration d’un produit de contraste iodé hydrosoluble entraine une exposition ponctuelle à l’iode.
ETAT DES CONNAISSANCES
- Avant 10-12 semaines d’aménorrhée
- Les données publiées chez des femmes enceintes exposées à un produit de contraste iodé hydrosoluble avant 12 semaines d’aménorrhée (SA) sont peu nombreuses, mais le recul d’utilisation est important et aucun effet malformatif particulier n’a été rapporté à ce jour.
- Les produits de contraste iodés hydrosolubles ne sont pas tératogènes chez l’animal.
- La thyroïde fœtale capte l’iode à partir de 10-12 SA pour synthétiser ses propres hormones thyroïdiennes. Avant ce terme l’administration ponctuelle d’iode n’a pas d’impact sur son fonctionnement.
- Au-delà de 10-12 semaines d’aménorrhée
- Les données publiées chez les femmes enceintes ayant reçu un produit de contraste iodé hydrosoluble au-delà de 10-12 SA sont nombreuses (environ 500) et aucun effet sur la fonction thyroïdienne des nouveau-nés n’est retenu à ce jour.
EN PRATIQUE
- Découverte d’une grossesse après utilisation d’un produit de contraste iodé hydrosoluble
- Rassurer la patiente quel que soit le terme d’exposition au produit de contraste.
- Dans les conditions usuelles d’utilisation (administration unique, fonction rénale maternelle normale…), une surveillance de la thyroïde fœtale et néonatale n’est pas nécessaire.
- Utiliser un produit de contraste iodé hydrosoluble en cours de grossesse
- L’utilisation d’un produit de contraste iodé hydrosoluble est possible, quel que soit le terme de la grossesse et la voie d’administration.
- Dans les conditions usuelles d’utilisation (administration unique, fonction rénale maternelle normale…), une surveillance de la thyroïde fœtale et néonatale n’est pas nécessaire.
- Allaitement
- Pour le iohexol (Omnipaque®) et le iodixanol (Visipaque®), le passage dans le lait a été étudié sur un petit effectif :
- Dans les 24 heures suivant l’injection intraveineuse, l’enfant allaité reçoit environ 1% de la dose maternelle de produit de contraste iodé (en mg/kg).
- Pour les autres produits de contraste iodés hydrosolubles, il n’y a pas de donnée sur leur passage dans le lait.
- Aucun évènement particulier n’est retenu à ce jour chez des enfants de mères ayant reçu un produit de contraste iodé hydrosoluble pendant l’allaitement quel qu’il soit.
- Au vu de ces éléments :
- Iohexol (Omnipaque®), iodixanol (Visipaque®)
- Il n’est pas nécessaire de suspendre l’allaitement après leur administration chez une femme qui allaite.
- Autres produits de contraste iodés hydrosolubles
- Par voie intraveineuse : on proposera de suspendre l’allaitement pendant 4h après l’injection (2 demi-vies d’élimination plasmatique). Ceci peut être reconsidéré en cas d’insuffisance rénale maternelle ou néonatale.
- Par voie locale ou digestive : il ne semble pas nécessaire de suspendre l’allaitement (faibles quantités utilisées et/ou absorption réduite).
Acide ioxitalamique : TELEBRIX®
Amidotrizoate : RADIOSELECTAN URINAIRE®, GASTROGRAFINE®
Iobitridol : XENETIX®
Iodixanol : VISIPAQUE®
Iohexol : OMNIPAQUE®
Iomeprol : IOMERON®
Iopamidol : IOPAMIRON®
Iopromide : ULTRAVIST®
Ioversol : OPTIJECT®, OPTIRAY®